Le dernier chef-d’œuvre de Mati Diop, intitulé « Dahomey », s’impose comme un documentaire essentiel qui explore la restitution de 26 joyaux artistiques béninois, arrachés à leur terre natale par le colonialisme français. Projeté en salles depuis le 11 septembre, ce film a su capter l’attention du monde entier, remportant l’Ours d’or lors de la 74e édition de la Berlinale.
En novembre 2021, le Bénin a célébré le retour de ces trésors royaux, symboles d’une histoire riche et douloureuse. Diop, à travers son documentaire, nous invite à un road trip culturel entre Paris et Cotonou, mettant en lumière les coulisses de cette opération de restitution. Le film nous plonge dans des lieux habituellement inaccessibles, du musée du quai Branly aux couloirs du palais présidentiel, offrant un regard sans précédent sur le parcours de ces œuvres.
Au cœur de cette narration, la Statue homme-oiseau du roi Ghézo émerge comme le narrateur principal. Par la voix de cet artefact, dont l’histoire s’étend sur plus d’un siècle, Diop nous fait ressentir le désarroi et l’exil des objets d’art. Ce choix créatif de personnification permet au spectateur de vivre l’émotion d’un retour tant attendu, d’une renaissance après 129 ans d’absence.
Le film ne se limite pas à la restitution des objets, il immortalise également l’émerveillement des Béninois, qui découvrent leurs trésors au palais présidentiel. Les visages illuminés des jeunes admirateurs, leur curiosité et leur fierté, témoignent de l’importance de cette restitution pour une nation en quête de son identité. Mati Diop réussit à capturer l’essence de ce moment historique, où passé et présent se rejoignent.
Laisser un commentaire